Biographie

Raconter l’histoire de Gurit Kadman revient à raconter l’histoire de la danse folklorique israélienne, les deux étant intimement liées.

Gert Kaufman (son nom jusqu’en 1948) naquit le 2 mars 1897 à Leipzig, Allemagne. Jusqu’à l’âge de vingt ans, elle s’appelait Gertrude Levenstein. Elle s’installa en Palestine en 1920. Elle apporta avec elle de grandes connaissances du folklore en général et en particulier de la danse folklorique internationale. Elle vécut tout d’abord dans le Kibboutz Hefziba, dans la vallée de Yizréel. Peu de temps après, elle devint membre de l’équipe d’un village récemment construit : Ben-Shemen.
Elle avait la profonde conviction qu’une meilleure compréhension entre les nations et les peuples pouvait être obtenue grâce à la connaissance de leurs cultures et de leurs traditions. Elle a progressivement mis en pratique cette philosophie en enseignant les danses folkloriques internationales aux habitants de Ben-Shemen. Par la suite, elle organisa un festival international de danses folkloriques dans lequel les costumes et la musique des différents pays donnèrent aux danses un parfum d’authenticité.

Dans les années qui suivirent, en parallèle de son statut d’enseignant d’éducation physique, elle enseigna la danse folklorique aux enfants et aux adultes et continua à éveiller et développer un intérêt pour la danse folklorique. Elle commença à écrire et à publier du matériel à destination des éducateurs de jeunes et des professeurs qu’elle formait. Mais sa vie prit un tournant décisif. Tout commença en 1944; une histoire d’amour naquit entre Gert Kaufman et le Kibboutz Dalia dans lequel allait débuter l’ensemble du mouvement de danse folklorique. Les membres du Kibboutz lui demandèrent de créer un spectacle pour la fête des prémices ou Chag Habikkurim (aussi appelée Chavouot). L’histoire de Ruth y est traditionnellement rattachée. A la recherche d’un lieu en plein air adapté, ils installèrent une structure préfabriquée de style hellénique avec colonnes et pergola, en parfaite adéquation avec la représentation. Presque tous les membres du Kibboutz participèrent au festival par les chants, les danses, la musique et les costumes. Plus tard, dans la même année, le premier festival de danses folkloriques eut lieu à Dalia. On y présenta principalement des danses internationales mais également quelques danses, fruit d’un essai de création d’une nouvelle forme de danse. Cela souleva un problème : comment un pays constitué d’un peuple ancestral pourrait-il se réapproprier et faire renaître une culture perdue depuis des siècles, surtout en ce qui concerne la danse. Plusieurs artistes aidèrent à faire émerger l’idée que les danses et les chants qui allaient être composés devaient puiser leur source dans la tradition du peuple juif et aussi des nombreux autres groupes ethniques cohabitant dans ce pays.

En 1947, au plus fort des troubles qui précédèrent la création de l’État d’Israël, une femme obstinée appelée Gert Kaufman parvint à réaliser son rêve à savoir un second festival de danses à Dalia. Cette fois, on présenta uniquement des danses de Palestine nouvellement créées et plus aucune danse internationale. Ce festival devait durer la nuit entière à cause des restrictions des déplacements et du couvre-feu sur les routes dans tout le pays.

Mme Kaufman, avec son énergie légendaire, organisa la première délégation pour le Festival International de la Jeunesse de Prague, en 1947. Lors de leur tournée, ils se produisirent également dans des camps de réfugiés juifs en Italie, en Allemagne et en Tchécoslovaquie. Gert poursuivit en visitant les États-Unis en tant que « missionnaire » de la danse palestinienne. Elle y résida une année pour enseigner à des personnes de tout âge et de toute confession toutes les danses nouvellement créées.

En 1948, pendant la Guerre d’indépendance, Gert Kaufman, avec son nouveau nom hébreu, Gurit Kadman, retourna en Israël.

Gurit mourut le 27 mars 1987 à l’âge de 90 ans.